Le consentement est devenu le mantra des politiques sexuelles. On lui prête toutes les vertus, même celle de transformer de fond en comble les législations sur les violences sexuelles. Des institutions européennes à certains cercles féministes, on oppose une doctrine du consentement affirmatif, résumée par le slogan « seul un oui est un oui », à un cadre légal réputé caduc, focalisé sur les faits de violence, d’intimidation ou de surprise.

Clara Serra démêle une série d’ambiguïtés que recèle l’idée de consentement. Derrière la fausse évidence du concept s’ouvre la question de savoir ce que signifie consentir. Le consentement affirmatif présuppose que nos désirs sont parfaitement clairs et sans ambivalence ; or, d’après l’autrice, on peut tout à fait admettre que la sexualité est conflictuelle et embrumée, sans rien sacrifier de la distinction entre un acte consenti et un acte contraint.

Plutôt que de laisser le soin aux tribunaux de délibérer sur nos désirs, il faut s’intéresser aux conditions (sociales, économiques, culturelles) qui permettent aux unes et aux autres de pouvoir dire non.

« La philosophe et militante féministe espagnole Clara Serra publie son premier essai dans lequel elle tente de répondre à l’une des plus grandes questions de notre temps : qu’est-ce que le consentement ? En quoi cette notion est à la fois politique et ambivalente ? », Questions du soir, France Culture, 3 février 2025.

« Selon Clara Serra, il faut commencer par envisager cette notion en tant que problème, plutôt que comme une solution, pour mieux redéfinir un cadre politique et juridique des violences sexuelles aujourd’hui. » France Culture, 3 février 2025.

« De quoi le consentement est-il le non ? », Le Monde diplomatique, février 2025.

« Ex-députée Podemos à l’Assemblée espagnole, la féministe Clara Serra reprend dans un essai la réflexion autour de la notion de consentement, en insistant sur la prise en compte des inégalités et des situations. » Les Inrockuptibles, 21 janvier 2025.