15,00€
Sortie : 21 mai 2008
128 pages
ISBN : 978-2-91-337277-1
Louis René Villermé
La mortalité dans les divers quartiers de Paris
présentation de Maurizio Gribaudi et postface d'Eric Hazan
À la fin de la Restauration, Louis-René Villermé, ancien chirurgien de la Grande Armée reconverti dans ce qu’on n’appelait pas encore l’épidémiologie, remarque que la mortalité à Paris varie largement d’un quartier à l’autre. Avec les outils statistiques dont il dispose, il recherche quels rôles pourraient avoir le voisinage de la Seine, la hauteur du sol, l’étroitesse des rues, la présence de jardins, l’exposition aux vents dominants, l’origine des eaux : rien de tout cela n’influe sur la mortalité des quartiers.
Et pour finir, Villermé trouve ce qui compte : « Donc la richesse, l’aisance, la misère sont, dans l’état actuel des choses, pour les habitants des divers arrondissements de Paris, par les conditions dans lesquels elles les placent, les principales causes auxquelles il faut attribuer les grandes différences que l’on remarque dans la mortalité.» Ces quartiers pauvres, ce sont ceux du centre et de l’Est : Hôtel de Ville, Cité, Arsenal, faubourg Saint-Antoine, Marais, faubourg Saint-Marcel, Observatoire… Quartiers ouvriers, aux « logements étroits, sales, obscurs et mal aérés », quartiers des épidémies, des émeutes, où la mortalité infantile est deux fois plus élevée que dans les rues élégantes de l’Ouest.
«C’est ainsi que toujours une amélioration sociale est pour les hommes la source d’une santé plus vigoureuse et d’une vie communément plus longue»: telle est la conclusion que tire Villermé de son enquête, aussi dérangeante aujourd’hui qu’elle pouvait l’être sous le règne de Charles X.
Louis René Villermé
Louis René Villermé, né Paris le 10 mars 1782 et mort à Paris le 16 novembre 1863, est un médecin et sociologue français, considéré notamment comme un pionnier de la médecine du travail. Chirurgien de l'armée française puis de la Grande Armée de 1802 à 1814, il abandonne la médecine en 1818 pour se consacrer à la question des inégalités sociales. Il est élu membre de l'Académie de médecine en 1823 et de l'Académie des sciences morales et politiques en 1832.